Comment arrêter mon alimentation émotionnelle ?
Reprendre le contrôle
Vous en avez marre de ces débordements, de ces moments où c’est plus fort que vous. De ces moments où vous devez vous remplir.
Vous ne pouvez pas vous empêcher de ressentir ce vide qui engendre ce besoin de le combler… avec de la nourriture. Vous voudriez arrêter de ressentir ça, reprendre le contrôle. Sauf que…
Vous ne l’avez jamais eu et vous ne l’aurez jamais.
Parce que nous sommes tous des mangeurs émotionnels. Chaque être humain sur cette planète mange en fonction de ses émotions. Notre alimentation est fortement influencée par nos émotions et ce n’est pas un problème car les émotions sont normales, naturelles et utiles, qu’elles soient agréables ou désagréables. Manger correctement nécessite des émotions. La faim émotionnelle est donc normale car elle est physiologique.
Il y a quelques années, quand je mangeais mes émotions, je l’avoue, parfois je rêvais de ne plus rien ressentir. Ça me paraissait tellement plus simple. Pour prendre de meilleures décisions. Je voyais toutes ces émotions comme une faiblesse, qui me faisait faire n’importe quoi (et surtout, manger n’importe quoi). Jusqu’au jour où j’ai entendu parler d’un patient surnommé Elliot.
L’histoire d’Elliot
« Elliot » était un homme à qui la vie souriait. Il avait un bon job, une épouse, des enfants, partait régulièrement en vacances avec sa famille et était aimé de tous ceux qui le connaissaient (amis, collègues, voisins…). Jusqu’au jour où on lui diagnostiqua une tumeur cérébrale. Il fallait donc opérer.
L’opération fut un succès, toutes ses fonctions cognitives furent préservées. Tous ses tests étant parfaitement normaux, Elliot put donc rentrer chez lui sans encombre. Mais c’est là qu’il commença à faire n’importe quoi.
Au début, ses collègues le couvraient. Mais ils ne purent le faire éternellement. Elliot perdit alors son job. Sa femme tenta de supporter ses lubies mais atteignit malheureusement un point où elle n’en pouvait plus. Elle demanda donc le divorce. Elliot finit par perdre tout son argent, sa maison et atterrit sur le canapé de son frère.
Son frère était médusé. Cette personne qu’il avait toujours connue, il ne la reconnaissait pas. En très peu de temps, il avait littéralement jeté sa vie par la fenêtre. Quelque chose avait changé depuis l’opération mais quoi ?
Son frère creusa la question jusqu’à ce qu’il trouve la réponse auprès d’un neurologue : Elliot avait perdu la capacité de ressentir des émotions. En se basant sur son seul raisonnement (Elliot conservait une intelligence normale), il était devenu incapable de prendre des décisions judicieuses ou de tirer des leçons de ses erreurs. Elliot avait finalement un très gros problème car lorsque l’on se retrouve être indifférent à tout, plus rien n’a d’importance et donc notre vie perd tout son sens.
À travers cet exemple, j’ai finalement compris à quel point c’est une bénédiction de ressentir des émotions. Parce que sans émotion, il nous est impossible de savoir ce qui est bon ou mauvais pour nous. Et sans cette information, il est impossible de prendre une décision et donc de prendre les commandes de sa vie.
Ceci dit, bien qu’il soit finalement une bonne chose de ressentir des émotions, tout ceci ne veut pas dire qu’il soit bon de manger à chaque fois que l’on ressent une émotion. Alors, quel est réellement le problème ?
L’alimentation émotionnelle non fonctionnelle
Le vrai problème ici est l’alimentation émotionnelle non fonctionnelle. Elle se définit par le fait de répondre systématiquement à nos émotions en ayant recours à la nourriture. Lorsque les émotions ne sont pas vécues, qu’elles sont refoulées et ne sont pas acceptées, cela conduit à des désordres physiologiques et psychologiques. Ces fameux débordements auxquels vous souhaitez mettre fin.
Ainsi, le problème est que vous avez pris l’habitude de répondre à chaque fois à vos émotions, désagréables notamment, avec de la nourriture. Mais le plus gros problème quand vous faites ça, est qu’en fait, vous vous retirez l’opportunité de trouver une réelle solution pour vous, pour mettre fin au problème et qu’il ne se représente plus. Vous ne faites que le camoufler. Parce que tant que vous ne faites pas ça (traiter le problème), il restera là et se représentera, vous faisant manger encore et encore (et donc prendre du poids).
Mais il est tout à fait possible d’apprendre à composer avec ses émotions, sans avoir systématiquement recours à la nourriture, de rompre ce lien de dépendance affective avec la nourriture. La façon dont on s’alimente n’est en réalité que la traduction de la relation que l’on entretient avec soi. Et plus notre relation à nous-même sera conflictuelle, plus notre façon de nous alimenter sera troublée. Se nourrir n’a pas à être une lutte de tous les instants, perdre du poids n’est pas le combat de toute une vie.
De cette façon, vous commencez à le comprendre : pour devenir mince, perdre des kilos ne suffit pas. Il y a une grande différence entre perdre des kilos et devenir une personne mince. Ce sont deux choses distinctes. Devenir mince, c’est apprendre à vivre son corps autrement, à tisser une nouvelle relation avec soi. C’est accepter de changer, d’évoluer, de grandir, aussi effrayant que ça puisse paraître. Les kilos ne sont en fin de compte que l’aspect visible de cette évolution, la partie émergée de l’iceberg.
Si vous souhaitez en savoir plus sur comment apprendre à composer avec vos émotions sans avoir recours à de la nourriture, n’hésitez pas à parcourir ce site, ainsi que notre chaîne Youtube !